Le dernier numéro de Elle Canada, publié en mars 2015, est particulièrement provocant. Le sujet? Le féminisme. (Confession 1: J’adore la mode. Confession 2 : Je suis une abonnée de Elle.) Dans ce numéro, on y trouve plusieurs textes qui traitent du thème avec dignité et respect, dont les suivants : « Feminism’s Online Renaissance, » par Antonia Aerbisias au sujet du « hashtag revolution » utilisé pour les causes liées aux femmes; l’histoire de Heather O’Neill, « The Ties that Bind , » dans laquelle elle exprime l’importance de l’amitié entre les femmes; « One Life to Live » par Tara Henley, qui explore la valeur d’être célibataire; et « Women vs. Women, » l’exploration de Molly Doan de la politique en milieu de travail.
Tout de même, certains textes ont péché par exception. En particulier, j’ai été irritée par le texte de Sarah Laing, « In Her Shoes, » dans lequel elle raconte un échange qu’elle a eu avec la vedette Kate Bodsworth. À la question, « êtes-vous féministe? » Bodsworth a répondu ce qui suit: « Je suis d’avis que le mot ‘féministe’ devrait donner l’impression d’être inclusif et être au sujet de l’égalité plutôt que d’être une balance penchée en faveur d’un genre ou l’autre. » Dans un autre texte « Nobody’s Poster Girl, » Laing raconte aussi comment la chanteuse Meghan Trainor a admis qu’elle n’était pas féministe dans le cadre d’une entrevue avec Billboard en septembre 2014. Le fait que Bodsworth est bête au point de penser que le féminisme est exclusif, réservé à seulement quelques-unes comme un Club Med escapade, et que Trainor, pauvre enfant, est suffisamment confuse au sujet de son identité comme féministe ne sont que quelques raisons pour lesquelles les féministes partout continuent à lutter pour protéger les droits des femmes à travers le monde.
Chère Kate: si vous (ou toute autre personne, de tout genre) croyez au droit à l’égalité pour les femmes, vous êtes, par définition, féministe. Seulement celles et ceux qui ne croient pas à ce droit à l’égalité pour les femmes sont exclus du Club Féministe. Personne n’est tenu contre son gré de participer au Club Féministe. Chère Meghan: même vos apparitions publiques sont le résultat de la façon dont des générations de femmes avant vous se sont battues pour les mêmes libertés dont vous bénéficiez maintenant.
En fin de compte, si les femmes nord-américaines comprenaient mieux leur propre histoire, elles comprendraient que ces libertés ont été obtenues à un prix élevé—et que le prix par ailleurs n’implique pas la haine envers les hommes, ni perdre leur amitié. Je suis convaincue que Nellie McClung et Susan B. Anthony n’ont pas toujours fait partie d’un grand Club de Personnes « Cool » quand elles ont entrepris de faire des déclarations audacieuses sur les droits des femmes. C’est simplement qu’elles savaient ce qui devait être dit, même si cela devait, en revanche, en rendre d’autres malheureux.
Finalement, j’ai lu l’éditorial de Noreen Flanagan, l’éditrice-en-chef, dans lequel elle mentionne qu’elle est féministe mais que, “comme quelques femmes, je m’identifie davantage avec les objectifs qu’avec le terme.” En lisant cette remarque, je me suis dit que c’était comme une femme qui affirme qu’elle est à moitié enceinte. Le fait qu’on puisse formuler un commentaire comme le sien est le résultat de la liberté dont on bénéfice ici. Ce n’est pas le cas partout ailleurs, et alors, il est sage d’être conscient que c’est un privilège … et de l’utiliser pour les autres.